L’Hypnose Intégrale

pour rendre sa puissance à l’Hypnose thérapeutique !

“ Tant que les lapins n’auront pas d’historiens, l’histoire sera racontée par les chasseurs » Howard Zinn ”

Rendre sa puissance à l’hypnose !


Pour être autorisé à apporter ses bénéfices aux thérapeutiques du 20ème siècle, l’hypnose à dû subir une longue mise en examen et, bien que le procès ne soit toujours pas terminé, au fil du temps, l'hypnose a été délestée de ses parties sulfureuses… mais aussi d’une partie de sa puissance.
 
Dans cet article, je parle de la PUISSANCE de l’hypnose, et c’est un mot que j’ai scrupuleusement choisi .
 
La puissance selon le P’tit Robert : Caractère de ce qui peut beaucoup, de ce qui produit de grands effets. ➙ efficacité. opposé à impuissance.

Une histoire de l’hypnose

Histoire et Controverses du Magnétisme Animal

Pour mieux comprendre l'histoire de l'hypnose, il est indispensable de se pencher sur l'histoire de la science et de la médecine aux XVIIIe et XIXe siècles.

En effet, l’hypnose est à ses débuts indissociable du magnétisme, car la pratique d’où émergent ces deux courants s'appelle alors le Magnétisme Animal ou Mesmérisme.

Selon Bertrand Méheust, docteur en sociologie ayant consacré plus de 30 ans et une thèse de plus de 1200 pages au magnétisme animal :

« Dans les années qui précèdent la Révolution, le médecin viennois Franz Anton Mesmer arrive à Paris pour y promouvoir une nouvelle médecine holistique basée sur l'idée qu'un fluide impalpable emplit l'univers et que ce fluide peut être dirigé vers les malades à des fins curatives. Mesmer obtient un immense succès en produisant chez ses patients de violentes convulsions, souvent suivies d'une amélioration de leur état. »

Toujours selon Bertrand Méheust, l’influence du Mesmérisme a eu des répercussions considérables, bien au-delà de son époque :

« Le conflit qui a opposé le magnétisme à l'institution médicale, et à l'institution en général, tout au long du XIXe siècle, a grandement contribué à façonner l'image contemporaine de l'être humain. »

Selon Dolores Martin, historienne et chercheuse au CNRS, le magnétisme avait le défaut inexcusable de remettre en cause l’autorité en place :

« Le mesmérisme, qui affirmait la possibilité de soigner les malades par l'action d'un magnétiseur ou de substituts magnétiques, rencontra en effet un très grand succès. Mais il finit par être perçu par le pouvoir scientifique et politique comme un danger social, remettant en cause l'autorité de la science et de la médecine. »

Une première commission de l'Académie des sciences reconnaît les effets du magnétisme animal, ce qui aura un très grand retentissement. Une nouvelle commission fut alors dépêchée pour donner un avis définitif sur le magnétisme. Ainsi, l’efficacité de la méthode fut reconnue, mais… Toujours selon Dolores Martin :

« N'ayant pas trouvé de preuve physique de l'existence de fluide magnétique, la commission attribue les effets du mesmérisme à 'l'imagination'. »

Une note secrète rédigée par les commissaires pour le ministre souligna également le danger que constituait le mesmérisme pour la stabilité de la société.

Voici donc une nouvelle thérapeutique dont les effets bénéfiques furent largement constatés par plusieurs commissions de médecins puis de scientifiques. Cependant, ses principes divergeaient tellement de la médecine traditionnelle qu’à la fascination qu’elle exerçait succédèrent la peur et la répression par les autorités en place.

Il est aussi intéressant de noter les liens étroits entre nombre de magnétiseurs et le club des Jacobins, célèbre club de la Révolution française.

Mais revenons au magnétisme !

Le Marquis de Puységur et la transe somnambulique. 

Une autre personne fut particulièrement déterminante dans l’aventure magnétique, c’était un disciple de mesmer, le marquis de Puységur. Le Marquis va tout spécialement s'intéresser à cet état spécifique du sujet magnétisé, l’état dit somnambulique (et il peut à ce titre être considéré comme un vrai précurseur de cet art thérapeutique qui sera nommera HYPNOSE); car il va lier cet état spécifique à des vertus “médicales” très étonnantes.*** .

***Et je dois ici me retenir d’entrer plus avant dans cette histoire foisonnante, car il y aurait bien trop à dire, tant le magnétisme animal passionne l’europe des lumières. Ainsi, les documents d’archives sur le sujet abondent, écrits scientifiques, historiques, thèses et autres mémoires. Et les histoires bien étranges que relatent ces scientifiques et médecins du 19eme siècle ne sont pas le sujet de cet article. Ainsi j’invite qui veut en savoir plus à se référer, par exemple, à l’ouvrage du Marquis Chasnay de Puységur ou au travail indispensable de Bertrand Méheust.

Cependant, pour être compris, il y a ici une chose importante à dire.

Pour répondre aux attentes de l'époque, le magnétisme animal va devoir se détacher de tout ce qui n’est pas consenti par “l’autorité”en place, par l’époque, ses contemporains et leurs ambitions pour l'avenir.

Cependant pour bien comprendre l’importance et l’influence qu’a eu le magnétisme, j’aimerais maintenant évoquer un cas tout à fait signifiant (parmi tant d'autres), le cas du Docteur Esdaile .

Référence toujours reconnue pour les états profonds… Le docteur James Esdaile

“James Esdaile était un médecin écossais connu pour sa pratique du magnétisme animal, notamment en anesthésiologie chirurgicale via l'état esdaile. Et il est devenu célèbre pour sa pratique de la chirurgie sans douleur. Malheureusement, bien que le travail du docteur James Esdaile fut validé et approuvé par une commission scientifique, l’anesthésiologie chirurgicale via l'état esdaile a immédiatement précédé la découverte du chloroforme par James Young Simpson.”  Wikipédia

Et le chloroforme va se montrer bien plus facile à utiliser en anesthésiologie que l’état Esdaile. Car la création de cet état de transe profonde (qui permettait des interventions chirurgicales très lourdes) n'était pas à la portée de tout le monde, et pouvait même être longue à mettre en place.

Le docteur Esdaile reste aujourd’hui une référence dans les milieux de l’hypnose, voir, LA RÉFÉRENCE pour les états profonds. Et il est important de savoir que le docteur Esdaile n’était pas un hypnotiseur, il était un magnétiseur, il était un fervent pratiquant du magnétisme animal d’Anton Mesmer et il “endormait” ses patients avec des passes magnétiques. C'est-à-dire qu’il passait les mains le long du corps de la personne allongée, sans la toucher (ou très peu), sans un mot, et il répétait ses passes jusqu’à ce que le sujet arrive à la profondeur de transe désirée. Époque ou une intervention chirurgicale n’était réalisée que dans un état d’une extrême profondeur (ce qui n’est pas le cas aujourd’hui où les interventions sont réalisées dans des états bien plus superficiels). 

Donc, James Esdaile était bel et bien un magnétiseur, pas un hypnotiseur et c’est une chose que les représentants de l’hypnose moderne oublient presque systématiquement de préciser, allez savoir pourquoi.

Et c’est ainsi qu'une nouvelle discipline issue du magnétisme va émerger : l’hypnotisme.

L’hypnotisme est une forme aseptisée du magnétisme animal, notamment parce que les hypnotistes vont épurer leurs pratiques de tous les phénomènes extraordinaires (difficiles à expliquer scientifiquement) qui étaient le quotidien des magnétiseurs.

Les hypnotistes vont également se défaire des passes magnétiques. Alors que le magnétiseur procédait principalement en silence, passant les mains le long du corps du sujet sans le toucher physiquement, l’hypnotiste va utiliser la parole, la suggestion et d'autres techniques de persuasion. Ne croyant pas à l’existence d’un fluide magnétique, l’hypnotiste cherche à atteindre son but par des techniques d’influence.

Mais l’hypnotisme n’ira pas bien loin.

Finalement, en voulant trop aseptiser le magnétisme animal, l’hypnotisme finira par être principalement connue, reconnue et cantonnée à l’étude de l’hystérie par le docteur Charcot à la Salpêtrière à la fin du XIXe siècle.

“Après la mort de Jean-Martin Charcot en 1893, la pratique de l'hypnotisme décline dans les milieux médicaux et se voit même frappée d'interdit par les fondateurs de la psychologie expérimentale et de la psychanalyse.” (source : Wikipédia)

La psychologie, Sigmund Freud et l’hypnose

Ensuite, en espérant que ma volonté de synthétiser n’altère pas trop l’histoire, la frénésie psychanalytique envahit l’Europe et contribua à presque enterrer l’hypnose.

Sigmund Freud, médecin et neurologue autrichien, défendit tout d’abord l’hypnose pendant une décennie et déclara : « Il ne fait aucun doute que le domaine de la thérapeutique par l’hypnose dépasse très largement celui des autres méthodes curatives des maladies nerveuses. » (Sigmund Freud, 1891).

Puis, dans un texte de 1914 où il revient sur l'invention de la psychanalyse, Freud rappellera avoir déclaré en 1904 être le véritable créateur de la psychanalyse, car il avait transformé la méthode cathartique du médecin autrichien Josef Breuer en rejetant l'hypnose et en introduisant l'association libre.

Dans un autre texte, Freud reconnaîtra encore avoir été un piètre hypnotiseur. Effectivement, pour installer et promouvoir sa méthode d'analyse par libre association, il deviendra finalement un fervent détracteur de l’hypnose.

Cependant, quelques-uns des plus grands noms de la psychologie continuèrent à utiliser l’hypnose et à l’enrichir de leurs expériences, mais de façon non officielle.

Par exemple, Pierre Janet, psychologue, philosophe, médecin, figure majeure de la psychologie française et créateur du terme de subconscient, rencontra des difficultés avec Sigmund Freud. Cependant, son modèle de l'inconscient reste une référence aujourd’hui et a connu dans les années 2000 un grand succès, notamment chez les spécialistes américains du stress post-traumatique.

Pierre Janet continua donc à utiliser l’hypnose, parfois pour des expériences bien peu ordinaires (voir par exemple Pierre Janet et les expériences d’hypnose à distance). Il le faisait en partie de façon cachée, pour ne pas nuire à sa carrière.

En parallèle, le magnétisme devint une pratique officieuse et marginale, rejoignant les médecines populaires comme les rebouteux ou autres coupeurs de feu, mais n’en sera peut-être pas moins gagnante.

Comme le suggère le professeur Yves Rocard (père de l'homme politique Michel Rocard) :

« Les magnétiseurs existent parce qu’ils obtiennent des résultats incontestables. Ils existeront aussi longtemps qu'ils continueront à obtenir ces résultats. »

Qu’importe les vertus de l’hypnose, elle est spectaculaire… Elle sera spectacle !

Les pouvoirs de l’hypnose, impressionnants par nature, attirent ceux qui veulent les exploiter pour leurs effets spectaculaires, reléguant ainsi l’hypnose au rang de divertissement de masse.

C’est ainsi que les hypnotiseurs de spectacle, pour s’assurer de leurs effets, ont introduit de plus en plus de tricheries et manipulations : trucs, astuces et autres mensonges. Tout est bon pour impressionner le public.

Ainsi, les hypnotiseurs de spectacle ont fini par associer l’image de l’hypnotiseur à celle du charlatan.

MILTON ERICKSON, hypnotiseur de génie et stratège du changement !

C’est avec le psychiatre américain Milton Erickson que l’hypnose reprend le chemin de la thérapie, obtenant enfin une véritable reconnaissance.

Ce médecin obtient des résultats si étonnants qu’une grande partie des thérapeutes et chercheurs de l’époque s'intéressent à ce nouveau phénomène de l’hypnose. Son travail sera passé au crible, étudié, décortiqué, analysé, et disséqué.

Voici un homme qui utilise l’hypnose ouvertement, avec une aisance et un naturel qui laissent penser que l’hypnose est pour lui un talent inné. Bien que Milton Erickson ait probablement eu une prédisposition pour l’hypnose, il avait aussi l’avantage de ses particularités. Dès l’enfance, des problèmes de santé ont amené le jeune Milton à développer des capacités hors normes. Mais c’est une autre (belle et longue) histoire.

Rompre avec l’hypnose de spectacle pour distinguer et crédibiliser l’hypnose thérapeutique

Les descendants d’Erickson, et tout spécialement ses disciples français, les porte-drapeaux de l’hypnose ericksonienne, ont travaillé à différencier cette hypnose de l’hypnose de spectacle (et bien définitivement du magnétisme). Pour ce faire, l’hypnose thérapeutique a été soigneusement vidée de tous ses aspects trop “spectaculaires” et, par conséquent, d’une partie de sa puissance. Pour certains, tels que Raymi Phénix du Phénix Institut, cette nouvelle hypnose n’est que “de l’auto-hypnose accompagnée".

Il est important de noter que Milton Erickson n'a jamais employé l’hypnose dite Ericksonienne, qui fut une invention de ses descendants. Cette approche a souvent été réduite à des voyages métaphoriques simplistes tels que : "Fermez les yeux, allez dans un endroit agréable… imaginez une barque dans laquelle vous déposez toutes vos souffrances et regardez-la partir à l'horizon."

Permettez-moi ici une petite pause d'irrévérence pour montrer qu’il reste peu de la puissance de l’hypnose dans ces différentes méthodes de thérapies les yeux fermés, qu'elles se nomment Ericksonienne (révérence à Milton), humaniste (je m’incline aussi devant l’humain) ou techniques d’activation de conscience (qui est l’hypnose sans hypnose, pour encore moins d’hypnose dans la thérapie par… l’hypnose, mais avec plus de neuroscience, car tout ce qui est scientifique est… indiscutable!).

Non, Milton Erickson employait bel et bien l’hypnose, la vraie ! Une hypnose parfois très directe et puissante, agrémentée de tout un florilège de techniques de communication, et le tout porté par une vision très stratégique de la thérapie. En somme, il savait mieux que quiconque accompagner ses patients pour aller du point A au point B en se jouant des barrages.

L’hypnose Ericksonienne.

Personnellement, après m’être religieusement et largement formé aux différents courants de l’hypnose Ericksonienne (voir Formations), je me suis senti grandi par ce riche parcours et gonflé par toutes ces précieuses connaissances… Et cependant, je me sentais encore bien en-deçà de ce que je devinais (et expérimentais déjà en sortant des chemins connus et approuvés) de la puissance réelle de l’hypnose. 

Par conséquent après m’être formé au magnétisme auprès de Pierre Yonas (une sommité dans le domaine), c’est finalement au Phénix Institut que j’ai découvert de nouveaux pans de l’hypnose. Cette hypnose “interdite”, non aseptisée, brute et pas toujours scientifique, cette hypnose dite “classique” ou “des anciens''. Une hypnose bien plus simple et qui doit une partie de sa puissance à la présence, à l’intention et à la foi* de l’hypnotiseur.

*J’entend par foi, une croyance sans faille en la réussite de l’action engendrée et à l’atteinte du but recherché. Instrument redoutable de création d’états hypnotiques,  la puissance de l’hypnose est proportionnelle à la conviction/assurance/confiance/ foi de l’hypnotiseur.

Rendre sa puissance à l’hypnose.

Il est évident que l’hypnose thérapeutique s'est épurée au fil des époques de bien des superstitions, ainsi que de certains de ses aspects folkloriques. Puis elle à gagné en pragmatisme et s’est renforcée de données scientifiques et tout particulièrement de l’apport des neurosciences.

Maintenant, n’y avait-il rien de plus à garder de l’hypnose classique et du magnétisme ?

Est-ce qu' il n’y avait rien à conserver de réellement efficace dans toutes ces techniques qui n’étaient pas en cohérence avec les attentes de l’époque (et des autorités en place ou en instance de l’être) ?

N’y avait-il rien non plus à garder dans tout ce qui ne pouvait pas (encore) être validé scientifiquement ?

Est-ce que… ??? Etc ?

Et si ! Bien sûr ! Des trésors ont été abandonnés (ou enterrés) sur la route de l’évolution ! Et c’est fort de cette découverte que j’ai entrepris depuis quelques années de faire le chemin inverse pour les retrouver, les ramener et les réintégrer à l’hypnose moderne thérapeutique. Et ainsi réintégrer ce qui marche, les techniques essentielles de l’hypnose ancienne, classique, directive… une dimension énergétique ou magnétique (même si elle n’est pas facile à théorisée) et donc certaines techniques du magnétisme, dont j’ai largement éprouvé l’efficacité.

Une expérience vécue dont nous sommes les appréciateurs et les premiers et légitimes experts

L’autonomie…

Bien des choses ont été mises de côté afin que l’hypnose puisse être plus facilement commercialisée et devienne un produit thérapeutique rentable. Pour ce faire, elle a été rendue jolie, mignonne et rassurante.

Il est peut-être temps pour chacun de s’autoriser à retrouver l'autonomie, une étape cruciale dans tout bon travail thérapeutique. Cela inclut la liberté et la confiance en soi. La première prescription thérapeutique est donc : redevenez libre de vos choix.

Mais il ne suffit pas de se croire libre pour l’être, n’est-ce pas ?

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