Rien n'est éternel, pas même l'alcoolisme.

Rien (ni personne) n'est éternel et certainement pas l'alcoolisme !

On sait aujourd'hui que les états de transe, souvent étudiés, révèlent un état dissociatif essentiel dans le travail thérapeutique des addictions. Cet état dissociatif permet en hypnose thérapeutique de séparer le conscient de l'inconscient sans éteindre la conscience, mais en la mettant en recul, en position d'observatrice. Ainsi, le travail thérapeutique consiste à s'adresser à l'inconscient sous le regard curieux de la conscience qui observe son propre cheminement intérieur et même le corps qui réagit automatiquement.

Dans le contexte des addictions, cet état dissociatif est particulièrement pertinent. Il permet de faire interagir les différentes parties d'une personne – le conscient et l'inconscient – et d'aborder les dualités internes qui maintiennent l'addiction. Plutôt que de définir une personne comme alcoolique ou dépendante, l'objectif est de dissoudre toutes étiquettes et de revenir à un état d'équilibre intérieur. C'est un processus qui permet de pacifier le rapport à soi-même et, par conséquent, à l'objet de l'addiction.

Par exemple, pour l'alcool, il ne s'agit pas simplement de cesser toute consommation d'alcool par la contrainte, mais plutôt de dénouer les fils de son histoire personnelle, d'explorer les conflits internes qui maintiennent l'addiction et de rétablir une connexion apaisée avec soi-même. Certains peuvent y parvenir en gravissant les étapes une par une, d'autres avanceront plus rapidement. Mais dans tous les cas, l'approche hypnotique permet ce travail en profondeur, là où les dualités intérieures se résolvent progressivement.

L'histoire de Pierre-François : Un chemin vers l'équilibre

J'aimerais ici évoquer l'histoire de Pierre-François. Clairement, François est venu me voir avec cette angoisse et cette tristesse. L'alcool, et le vin en particulier, il en avait fait sa vie. Pierre-François était devenu caviste, un caviste renommé, respecté, écouté.

Alors évidemment... 

C'est angoissé et avec une grande tristesse que Pierre-François est venu me partager son problème d'alcool. En m'évoquant sa passion du vin, dans les détails, comment il en était venu à construire sa vie autour du vin, et ce qu'il était capable d'en faire.

"Donc vous comprenez que je suis ici pour vous m'aider à arrêter de boire. Et je n'arrive pas à m'y résoudre, c'est vraiment une dualité terrible."

Je lui ai dit que je le comprenais, bien sûr, et que, effectivement, je ne pourrais pas l'aider. En tout cas, il était hors de question que je l'aide à arrêter de boire. Pour moi, la liberté se trouvait ailleur : dans le fait de pouvoir continuer à aimer le vin.

Dénouer les liens du passé

Je ne vais pas ici rentrer dans des détails techniques qui rendraient l'article un peu lourd et long. Mais je voudrais dire que pour Pierre-François, le vin avait pris une place particulière dans la gestion de son stress quotidien, dans l'oubli de certains soucis inhérents à sa place de chef d'entreprise. Son inconscient a donc dû trouver d'autres façons de gérer tout ça. Et ce fut un travail important et une étape cruciale.

Mais également, il y avait chez Pierre-François des résonances émotionnelles du passé dans son histoire, des choses douloureuses étaient toujours là en attente. Résonances émotionnelles, souffrances venant encore perturber son présent. Et tant qu'il n'avait pas pu se détacher de cela, il était hors de question qu'il passe à autre chose, à un rapport plus apaisé avec l'alcool, puisqu'il n'avait pas, jusqu'ici, un rapport pas apaisé avec lui-même.

Un tournant décisif

Suite à ce travail, Pierre-François a non seulement arrêté ses excès alcooliques quotidiens, mais il a continué à aimer l'alcool, à boire occasionnellement et à goûter le vin quotidiennement. Mais surtout, il est passé à une autre étape dans sa vie, dans sa carrière. Ce fut pour lui une réelle évolution. Et c'est toujours à cela que vous amène un cheminement thérapeutique, à mon avis.

Un dernier conseil

Mon conseil pour vous : Si vous vous retrouvez dans le parcours de Pierre-François, ou si vous sentez qu’une habitude prend trop de place dans votre vie, sachez qu’un travail thérapeutique par l'hypnose peut ouvrir des chemins inattendus vers plus de liberté. Cela peut se faire en douceur, à votre rythme... Je pourrais aller plus loin, et j'y reviendrai dans un autre article, afin de garder celui-ci digeste.

À très vite,
Grégory.

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